A la marge de notre champ d'action

Ceux parmi vous qui scrutent régulièrement notre site n'auront pas manqué de remarquer un changement dans les chiffres de la rubrique "en ce moment" en bas à gauche de la page d'accueil... Que s'est-il passé ?

Nous indiquons brusquement 8 familles accueillies contre 5 habituellement et 13 ayant retrouvé leur autonomie alors qu'elles étaient 11 début octobre. 

Nous avons adapté les chiffres à une réalité sur laquelle notre association communique assez peu mais qui a son importance. Notre objectif premier est d'héberger temporairement des familles en rupture de logement et de les accompagner jusqu'à leur reprise d'autonomie. Pour servir cela notre politique demeure celle des débuts : priviligier l'acquisition et la rénovation de logements, afin de garder la maîtrise du foncier et de ne pas laisser partir chaque mois des sommes importantes en frais de location.

Cet objectif demeure et l'accueil dans nos appartements de ces familles à la rue mobilise toute notre énergie.

Mais notre histoire nous a aussi confrontés à des familles qui ne sont pas encore vraiment "dehors", qui ont un travail et les moyens de payer leur loyer mais à qui personne ne veut louer en raison de la modestie de leur salaire ou de leur incapacité à rassembler des garants aux revenus suffisants. Pour ces familles, le risque de n'avoir finalement nulle part où se loger est très grand. Le système D fonctionne pour une personne seule, mais il est bien difficile de rester longtemps chez une connaissance ou un membre de la famille quand on est plusieurs. 

De façon exceptionnelle, il arrive donc à notre association soit de se porter caution pour une location dans le parc privé, soit de prendre un bail à notre nom, charge à la famille de rembourser mensuellement la somme que nous avançons. Elles évitent ainsi de mettre le doigt dans l'engrenage... 

Ces familles ne demandent généralement que peu d'accompagnement car elles sont autonomes dès lors qu'elles ont pu accéder à un appartement. A terme elles reprennent un bail classique ou accèdent à un logement social.

Ce mode d'action reste cependant exceptionnel car il n'est pas sans risques : deux fois déjà nous avons été confrontés à une perte d'emploi générant une incapacité temporaire à assumer le loyer et donc des frais importants pour notre association. Nous assurons bien sûr la transition (un nouvel emploi a été retrouvé dans les deux cas) mais restons vigilants à ne pas prendre de risques financiers trop importants : la pérennité et la possibilité d'extension de notre action en dépendent. 

Petite note pour finir : nous réfléchissons à la mise en place d'un suivi pour ces familles. Si vous êtes intéressés par ce service beaucoup plus léger que notre formule classique d'accompagnement, n'hésitez pas à vous manifester.