L’accompagnement : un chemin …

à la grâce de Dieu

Non, je ne l’ai pas vraiment choisi ni voulu. Au seuil de ma retraite, il m’a suffit de dire « oui » à une proposition de faire partie de la petite équipe de bénévoles qui propose des cours de français aux résidents du CADA de Fontaines Saint Martin. Un chemin s’est alors ouvert, fait de rencontres, d’échanges et d’amitiés. Un chemin pas spécialement sans aspérité, bien sûr, mais ô combien riche, même si parfois douloureux.

Douloureux de la peine partagée et, plus encore, de l’incapacité à apporter tout ce qu’il faudrait. Douloureux aussi par ces amitiés qui s’estompent avec le temps et la distance. Il faut comprendre le besoin de ceux qui veulent tourner cette page si pénible de leur vie.

Mais chemin tellement riche de ces leçons de courage devant des situations qui nous paraîtraient désespérées. Souvent, je me suis demandé comment j’aurais réagi si j’avais eu à rencontrer de telles situations. Tout abandonner sur place, ses biens, sa famille, ses amis, sa culture pour un futur complètement inconnu et plein d’incertitudes, en se disant « ça ne peut pas être pire ailleurs »…

Le chemin s’est naturellement prolongé avec Habitat Saint Roch, mais d’une manière plus riche encore. En effet, le but est plus clairement partagé et les moyens plus grands. Merci à tous ceux qui ont accepté de me faire un peu confiance et de me confier un peu d’eux-mêmes.

Quand on voit une famille qui reprend pied dans la vie, quand on voit des enfants qui retrouvent le calme normal d’une vie de famille protectrice, quel bonheur. Comment ne pas en rendre grâce à Dieu ?

Et chanter avec conviction « La première en chemin, Marie, tu nous entraînes à risquer notre oui aux imprévus de Dieu… »

Henri Michoux.